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Réflexions entrepreneuriales

Entreprises, restaurants, TPE : la liste ultime des aides financières et bonnes pratiques face à la crise du Coronavirus (tuto complet)

Bonjour à tous !

Etant moi-même entrepreneur, j’ai jugé utile de réunir ici tout ce que j’ai trouvé en termes d’aides et de réflexes à adopter afin de sauver ce qui peut être sauvé de votre entreprise lors de la crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19.

Récapitulatif de l’article en vidéo, interview de Margot

J’ai eu la chance de m’entretenir en live avec Margot, responsable des ressources humaines et consultante RH. Dans cet échange instructif, vous retrouverez tous les points abordés dans cet article, ainsi que des infos en plus !

Pour retrouver Margot sur LinkedIn, c’est par ici ! N’hésitez pas à lui poser des questions supplémentaires !

Ce post est donc réservé aux chefs d’entreprise, artisans et free-lances qui, en général, prennent tous les risques, aussi bien financiers, familiaux que sanitaires.

 

En passant. Une pensée à tous les free-lance, entrepreneurs, micro-entreprises, artisans, auto-entrepreneurs et chefs d’entreprises à la tête de TPE et PME qui ont toujours du mettre la gestion de leurs employés (contrairement à ce qu’on veut bien nous faire croire) et leurs projets professionnels, avant leur famille, leurs amis et leur propre santé, et qui en cas de difficulté, n’ont jusqu’alors jamais pu bénéficier d’aides ni de quoique ce soit dans leur vie. Ils ont d’ailleurs souvent des problèmes de santé du au stress, au surmenage et à la mauvaise hygiène de vie.

 

Outre les conséquences dramatiques sur le plan sanitaire et humain, cette crise risque d’entraîner, par effet domino, une crise économique extrêmement grave dans le monde entier.

A l’heure actuelle, sur le plan des affaires, plusieurs problèmes existent, et les principaux sont les suivants :

  • Certaines entreprises peuvent continuer à produire ou à déployer leurs services, mais leurs clients – généralement du B2B – n’ont plus les moyens de payer.
  • Certaines entreprises ne peuvent plus continuer à produire, malgré la demande des clients, car il n’y a pas d’employés disponibles ou de réassort.
  • Toute l’économie principalement réelle est ralentie, au profit de certaines modèles liés soit à la santé, soit au plaisir (Netflix, télé, livraison, etc..).

Sur un plan plus politique, cette crise soulève plusieurs problématiques, parmi lesquelles :

  • La question de la mondialisation.
  • La question de l’Europe.
  • La question de la santé rémunérée « à la tache », plutôt qu’au forfait.
  • Le fossé médical qui se creuse entre les « tâtonneurs » et les conformistes.
  • La question du modèle social français, et de la redistribution.
  • Le décalage entre ceux qui ont le « talent » pour gagner le pouvoir, et ce qui ne l’ont pas, mais qui auraient eu un talent de gouvernance et de planification.

Nous pourrions débattre de ces questions pendant des heures, mais avant de refaire le monde, voici d’abord le tour d’horizon de ce qui peut être fait pour sauver les meubles du côté des entrepreneurs, car avec la crise actuelle, beaucoup d’entreprises feront faillite.

Au-delà de ces dispositifs d’aides mis en place par le gouvernement, se pose la question de savoir s’il faut ou pas continuer à se battre, ou s’il ne vaut mieux pas tout couper, tout arrêter, pour ne pas brûler plus d’argent et entraîner encore plus de dettes.

En d’autres termes : faites-vous partie des entrepreneurs qui ont tout intérêt à se mettre en pause pour ne pas générer plus de pertes, ou de ceux qui doivent se battre car ils ont une petite chance de survie ?

C’est une question qui mériterait un autre article, que nous pourrons aborder ensemble si vous le souhaitez, n’hésitez pas à me le faire savoir en commentaires !

Pour revenir aux aides, problématique d’ordre plus pragmatique, je vais essayer d’aller du plus simple, urgent et rapide, au plus compliqué et rétroactif… Je vous conseille de suivre ce process pour passer les obstacles les uns après les autres sans encombre.

Je continuerai à alimenter le post au fur et à mesure des annonces qui tomberont.

 

Etape 1. Reporter les échéances bancaires

C’est simple, les banques françaises se sont engagées à reporter jusqu’à 6 mois le remboursement de crédits des entreprises, sans frais. Il vous suffira donc d’envoyer un message à votre banque afin d’en faire la demande.

C’est donc la première étape et la plus simple à réaliser, afin de commencer à faire des économies, et éteindre l’incendie.

En outre, les banques vont examiner avec une attention particulière les situations individuelles de leurs clients commerçants, professionnels, petites et moyennes entreprises, impactés dans les secteurs d’activité les plus directement exposés et vont rechercher notamment les solutions les plus adaptées aux besoins de financement court terme.

En d’autres termes, avec un peu de diplomatie et d’argumentation, vous pourrez demander des rallonges de trésorerie, et de l’aide en tout genre.

Soyez clair, concis, et bienveillant dans votre demande.

 

Reporter les impôts et charges sociales

Tous les impôts directs, et charges sociales (URSSAF) peuvent être reportées pour 3 mois d’office, sans aucune pénalité. Au-delà, des informations seront communiquées sur la suite à donner.

Pour cela, il faut se connecter au site Urssaf.fr, et réaliser les démarches en ligne. Mais le mieux reste de déléguer tout cela à votre cabinet comptable. C’est son travail.

Concernant les travailleurs indépendants assujettis à l’URSSAF, l’échéance mensuelle du 20 mars et celle du 5 avril ne seront pas prélevées. Dans l’attente de mesures à venir, le montant de cette échéance sera lissé sur les échéances ultérieures (avril à
décembre).

 

Tenter la remise d’impôts

Outre le report d’une dette fiscale, vous pouvez essayer, dans les situations les plus difficiles, de demander une remise des impôts directs (impôt sur les bénéfices, contribution économique territoriale, par exemple).

Evidemment, tout cela est soumis à un examen individualisé tenant compte de la situation et des difficultés financières des entreprises.

La TVA, en revanche, n’est pas concernée par toutes ces mesures, il faudra bien la payer.

 

Reporter les factures d’eau et d’électricité

Vous pouvez immédiatement envoyer un mail à votre fournisseur d’eau et d’électricité, afin de lui demander une demande de report à l’amiable, avec un échelonnement sans pénalité.

 

Reporter ou suspendre les prestataires de services

Entendons-nous bien. Tout ce que vous pouvez régler et qui a trait à la continuité de votre activité, ou du moins à ce qui concerne la période d’avant-Covid, essayez de vous en débarrasser en le réglant si possible. Et ce pour deux raisons :

  • D’une part, parce que vous êtes réglo
  • D’autre part, parce que vous n’avez pas intérêt à vous brouiller avec vos fournisseurs et prestataires pour l’après-crise
  • Enfin, pour une raison macro-économique globale vertueuse : si vous coupez tous les robinets alors que vous pourriez encore maintenir un filet d’eau, vous entraînez vous-même votre propre perte avec celle des autres.

Une fois que vous avez réglé ou échelonné les dettes qui pouvaient être réglées, sans en abuser, il faut maintenant contacter tous vos prestataires dont vous n’avez pas vraiment besoin pendant le confinement, soit parce que vous avez totalement suspendu votre activité, soit parce que vous l’avez réduite, et que l’utilité de tel ou tel prestataire lors d’une réduction d’activité n’a plus de sens (exemple : des tablettes de commande pour les restaurants).

Au Libshop Etienne Marcel, les tablettes de commandes de chez Tabesto défilent inexorablement dans le vide, et le temps s’est figé.

 

Avec ces prestataires, il faut donc se mettre d’accord sur ce qui peut être fait : simple report ou idéalement suspension provisoire du service, avec décalage du contrat si engagement de durée.

Voici une liste – qui sera mise à jour – de remarquables start-ups liées à la foodtech qui ont communiqué publiquement sur leur intention de suspendre ou décaler d’office leurs honoraires :

  • Tabesto : le prestataire de bornes de commandes, qui propose même de vous accompagner dans les démarches afin de reporter le leasing de votre matériel. Chapeau bas.
  • Zelty : le logiciel de caisse qui annonce la gratuité totale de votre abonnement, si vous faites moins de 700€HT de chiffre d’affaires par jour, par restaurant, et -50% sur votre abonnement pour les autres. Super geste !

D’autres prestataires avec qui j’ai négocié directement m’ont fait des remises, et des décalages, à vous de négocier au cas par cas. Je préfère ne pas les lister car ils n’ont pas annoncé publiquement leurs mesures.

Si vous connaissez des prestas qui ont publiquement annoncé des mesures, n’hésitez pas à les partager en commentaires.

 

Report ou annulation du loyer : il faut tout tenter

Du point de vue légal, si votre activité est totalement interrompue, le recouvrement (et seul le recouvrement) des loyers et charges est suspendu à partir du 1er avril 2020, et pour les périodes postérieures d’arrêt d’activité imposées par l’arrêté.

Lorsque l’activité reprendra, ces loyers et charges feront l’objet de différés de paiement ou d’étalements sans pénalité ni intérêts de retard et adaptés à la situation des entreprises en question. En d’autres termes, la loi ne dit pas que le loyer sera suspendu, mais simplement reporté, et qu’il faudra vous mettre d’accord avec votre bailleur, en bonne intelligence, sur d’éventuelles remises.

A partir de là, plusieurs cas existent :

  • Si votre activité est maintenue mais dégradée, la situation sera étudiée au cas par cas, avec bienveillance en fonction de vos réalités économiques. En d’autres termes, accordez vos violons avec votre bailleur…
  • Si votre activité est totalement suspendue, votre bailleur devrait logiquement suspendre votre loyer ou le dégrader fortement, mais dans les faits, rien ne l’y oblige. Là encore, à vous de discuter avec lui, en bonne intelligence, de la meilleure façon de faire afin qu’il ne vous entraîne pas dans la faillite. C’est le genre de moments de l’Histoire où l’on peut voir qui a une part de bienveillance ou pas en lui.

Actuellement, à l’heure où j’écris ces lignes (fin mars), un bras de fer oppose certains bailleurs institutionnels et certaines enseignes de restauration. Ces dernières se sont fédérées ensemble afin de dénoncer l’attitude de certains bailleurs qui ne souhaitent absolument pas annuler les loyers, malgré l’interdiction d’ouverture.

En effet, certains bailleurs invoquent le fait que l’activité à emporter et en livraison peut être maintenue, ce qui justifie bien le paiement du loyer, même si en décalé. Sauf que dans les faits :

Bref, pas facile d’être commerçant par les temps qui courent. Quoiqu’il en soit, essayez de voir si vous pouvez vous rapprocher de ce collectif afin de défendre vos droits. Avec eux, la logique est : pas d’autorisation d’ouvrir, pas de loyer. Et ça se tient.

En conclusion, sur ce point-là, il va falloir suivre ce qui se fait ailleurs, prendre la température avec votre bailleur, essayer à minima de négocier une remise, et si vous avez un mastodonte institutionnel en face qui n’est pas très loquace, ou un propriétaire privé pas très empathique, vous pouvez vous rapprocher d’un cabinet d’avocat pour protéger vos intérêts.

Si des avocats sont motivés par ce genre de dossier, qu’ils n’hésitent pas à se manifester !

A ce titre, de manière générale, j’ai entendu parler de la solution Bold, ça a l’air génial en termes d’accompagnement, à voir.

 

Vérifier si vous êtes éligible à l’aide de 1 500€

L’État, les Régions et certaines grandes entreprises ont mis en place un fonds de solidarité pour aider les plus petites entreprises les plus touchées par la crise.

Vous pourrez bénéficier de cette aide à partir du 31 mars et au plus tard jusqu’au 30 avril 2020 en faisant une simple déclaration sur le site de la DGFiP, et en fournissant votre estimation de la perte de chiffre d’affaires, une déclaration sur l’honneur et votre RIB.

2 000€ supplémentaires peuvent être accordés en cas de très grosses difficultés (impossibilité de régler des créances, et refus de prêt de trésorerie par la banque).

Mais attention, pour prétendre à l’aide de 1 500€, voici les conditions à respecter :

  • L’effectif doit être égal ou inférieur à dix salariés ;
  • L’activité a débuté avant le 1er février 2020 et et il n’y a pas eu de déclaration de
    cessation de paiement au 1er mars 2020 ;
  • Le CA HT lors du dernier bilan est inférieur à 1 million d’euros ;
  • Pour les professions libérales, le bénéfice imposable au titre du dernier exercice clos est inférieur à 40 000 euros.
  • Cette aide est destinée aux TPE de moins de 10 salariés, aux indépendants, microentrepreneurs, professions libérales qui ont fait l’objet d’une fermeture administrative OU dont le chiffre d’affaires a baissé de 50% entre mars 2019 et mars 2020.

Pour en faire la demande, c’est par ici :

https://www.impots.gouv.fr/portail/

Aide complémentaire de 2 000€ aux TPE

— Ajoutée le 14 AVRIL 2020 —

Cette aide vient s’ajouter aux 1 500€ que nous avions évoqués juste avant. C’est l’aide dont Margot nous parlait dans l’interview en vidéo le 13 avril. Les conditions d’obtention sont exactement les mêmes que pour l’aide de 1 500€, auxquelles s’ajoutent :

– avoir bénéficié de l’aide de 1 500 euros ;
– avoir au moins un salarié ;
– être dans l’impossibilité de régler ses dettes à 30 jours ;
– s’être vu refuser un prêt de trésorerie d’un montant raisonnable depuis le 1er mars 2020 auprès d’une banque où l’entreprise est cliente ou être sans réponse de la banque depuis au moins 10 jours.

Pour l’obtenir, il faut la demander aux services du conseil régional du lieu de résidence, au plus tard le 31 mai 2019, avec les justificatifs suivants :

– une déclaration sur l’honneur attestant que l’entreprise remplit les conditions prévues et l’exactitude des informations déclarées ;
– une description succincte de sa situation, accompagnée d’un plan de trésorerie à trente jours, démontrant le risque de cessation des paiements ;
– le montant du prêt refusé, le nom de la banque le lui ayant refusé et les coordonnées de son interlocuteur dans cette banque.

 

Nouvelle aide allant jusqu’à 1 250€ versées uniquement aux artisans et commerçants

— Ajoutée le 14 AVRIL 2020 —

Une nouvelle aide financière, versée par le CPSTI (Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants), et pouvant s’élever à 1 250 euros, vient également compléter l’aide de 1 500€.

Cette aide correspondra en fait au montant des cotisations de retraite complémentaire versées par les artisans et commerçants sur la base de leurs revenus de 2018 et pourra aller jusqu’à 1 250 euros. Elle sera versée de façon automatique par les Urssaf et ne nécessitera aucune démarche des travailleurs indépendants concernés.

Enfin, cette aide sera exonérée d’impôt ainsi que de cotisations et de contributions sociales.

 

Tenter d’obtenir un prêt garanti par l’Etat via la BPI

Jusqu’au 31 décembre prochain, les entreprises de toute taille, quelle que soit leur forme juridique (sociétés, commerçants, artisans, exploitants agricoles, professions libérales, micro-entrepreneurs, associations et fondations ayant une activité économique), à l’exception des sociétés civiles immobilières, des établissements de crédit et des sociétés de financement, pourront demander à leur banque habituelle un prêt garanti par l’Etat pour soutenir leur trésorerie.

Ce prêt pourra représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires 2019 (25%), ou deux années de masse salariale pour le cas précis des entreprises innovantes ou créées depuis le 1er janvier 2019.

Aucun remboursement ne sera exigé la première année, et le prêt pourra être amorti sur une durée maximale de 5 ans.

Pour en faire la demande, voici la procédure à suivre pour les entreprises employant moins de 5 000 salariés :

  • Vous faites une demande de prêt (ou de plusieurs prêts, regroupés en une demande) auprès de votre banque. Relisez bien les conditions ci-dessous en ce qui concerne le montant demandé. Soyez cohérent et réaliste.
  • Après examen de la situation de l’entreprise (critères d’éligibilité notamment), la banque donne un pré-accord pour un prêt.
  • Dès que vous avez ce pré-accord, rendez-vous sur le site de la BPI pour récupérer votre identifiant que vous communiquerez à votre banque.
  • En cas de difficulté ou de refus, contactez Bpifrance à l’adresse suivante :
    supportentrepriseattestation-pge [at ] bpifrance.fr

+ d’infos ici:

 

Mettre en place le chômage partiel

Là, on commence à rentrer dans le dur.

Tout d’abord, en quoi consiste le principe du chômage partiel (ou activité partielle, ou chômage technique) mis en place pour la crise sanitaire du Coronavirus ?

Si vous décidez de mettre au chômage partiel tous vos salariés, ou une partie :

  • Vous devez, en tant qu’employeur, verser une indemnité égale à 70% du salaire brut (environ 84 % du net) à vos salariés mis au chômage partiel (ou technique). Les salariés au SMIC ou moins sont quant à eux indemnisés à 100%.
  • En échange, vous serez en tant qu’entreprise intégralement remboursé par l’Etat, pour les salaires qui s’élèvent jusqu’à 6 927 euros bruts mensuels, c’est à dire 4,5 fois le SMIC (il y a de la marge).

Vous pouvez bénéficier de cette mesure, que vous soyez en arrêt TOTAL de votre activité ou tout simplement en RÉDUCTION d’activité et donc d’effectifs.

Autrement dit, si vous avez par exemple un restaurant qui fait également de la livraison à domicile de repas, et que vous êtes en mesure de continuer à assurer la partie « livraison », alors vous pouvez mettre au chômage partiel une partie de votre effectif (notamment ceux le plus liés à la partie « sur place et emporter »), et ne garder que le strict essentiel qui peut assurer la partie « livraison », donc un effectif bien choisi d’éventuels livreurs, de cuisiniers et de préparateurs de commandes le cas échéant. A condition évidemment de respecter les mesures sanitaires (télé-travail dans le cas du tertiaire, distanciation sociale et matériel d’hygiène dans le cas d’un restaurant).

Ceci vaut par exemple pour les Drive, d’une célèbre enseigne de restauration rapide.

Dans le cas inverse, relativement rare, si votre activité n’est PAS impactée par la crise, mais que par nature, elle ne peut déroger aux règles de prévention liées à l’hygiène, vous avez le droit (pour ne pas dire l’obligation) de mettre vos employés en activité partielle.

La demande peut être déposée ici :

https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/aparts/

Quelques infos importantes par rapport aux aménagements prévus par rapport à cette situation exceptionnelle :

  • Vous avez jusqu’à 30 jours à compter du jour où vous avez placé vos salariés en activité partielle, pour déposer votre demande en ligne, avec effet rétroactif.
  • Les services de l’État (Direccte) vous répondent sous 48h. L’absence de réponse sous 48 h vaut décision d’accord.
  • Et normalement, il faut consulter préalablement le comité social et économique (CSE), mais exceptionnellement, l’avis du CSE pourra intervenir après le
    placement des salariés en activité partielle et être adressé dans un délai de 2 mois à compter de la demande d’activité partielle. Si vous n’avez pas encore de CSE, il est encore temps de s’en occuper.
  • La durée de ce chômage partiel peut aller jusqu’à 12 mois.

Arrivé à ce stade, une question vous brûle les lèvres. Doit-on maintenir l’activité ou la suspendre totalement ? Qu’a-t-on le DROIT de faire, et qu’a-t-on INTÉRÊT à faire ?

Ai-je le droit de faire passer tout ou partie de mes employés en chômage partiel ?

Si votre entreprise n’est pas concernée par l’interdiction totale d’ouverture, la question se pose de savoir si vous avez quand même le droit de fermer. Et bien si vous fermez, vous devez être en mesure de justifier que votre entreprise est bien confrontée à une « réduction / suspension d’activité liée à la conjoncture ou un problème d’approvisionnement ».

En effet, si on lit bien les recommandations faites par le gouvernement, l’état d’esprit des arrêtés est le suivant : confiner au maximum les populations, tout en minimisant l’impact économique.

Je vous le concède, ce sont deux objectifs contradictoires. Difficile de courir deux lièvres à la fois. Mais en attendant, certaines entreprises ne pourront pas justifier d’un arrêt total de leur activité si derrière, il se trouve qu’il existe objectivement une demande vis-à-vis de leurs produits et services, qui peut être assurée en respectant les règles sanitaires.

Il en va ainsi des commerces d’alimentation, absolument importants en cette période.

Est-ce que la livraison de nourriture via UberEATS et Deliveroo est si essentielle que cela ? Pas forcément, quoique outre les commandes « plaisir », beaucoup de clients commandent car ils n’ont aucune compétence ni matériel pour cuisiner.

De plus, sur le plan économique, pour le bien de la nation, il se peut qu’il soit difficile de justifier, à l’heure de faire les comptes, d’une mise au chômage partiel de la totalité de votre effectif, si vous pouviez continuer à travailler et faire bonne figure.

S’il n’y a pas de diminution d’activité, vous risquez de recevoir un refus de la part de la DIRECCTE. Mais s’il y a bien une diminution drastique, voire énorme, alors, vous pouvez demander à fermer votre établissement.

Toutefois, un problème persiste pour le cas précis des restaurants proposant la livraison à domicile, notamment via les plateformes de livraison. Dans ce cas-là, il est extrêmement difficile de faire comprendre à l’examinateur de votre dossier que :

  • Oui, il se peut que vous ayez une augmentation de la part de livraisons, et que celle-ci puisse même atténuer la diminution drastique de votre activité
  • Mais non, vous n’avez pas d’intérêt économique à staffer pour cela, car la livraison, pour beaucoup de restaurants, reste un bonus et une communication, mais pas un moyen de générer des bénéfices substantiels, car elle coûte extrêmement cher, et elle nécessite des moyens humains parfois démesurés pour assurer les cadences, pour un jeu qui n’en vaut pas forcément la chandelle !

Cela rejoint ce que j’expliquais précédemment dans la partie qui concernait les loyers, et si vous souhaitez avoir plus d’explications à ce sujet, rendez-vous sur mon article dédié à la livraison de nourriture à domicile.

Cette problématique nous amène donc à la question suivante…

Ai-je intérêt à faire passer mon staff en chômage partiel ?

Et je complète la question afin qu’elle soit bien interprétée : en sachant que lutter en restant ouvert serait totalement contre-productif ?

C’est notamment le cas de certaines pâtisseries, qui s’apparentent plus à des commerces de « plaisir » qu’à des commerces d’alimentation utilitaire, et qui donc, contraints à rester ouverts, font face à une chute d’activité telle que ce maintien se fait à perte.

Sont également concernés les restaurants et commerces qui peuvent encore assurer l’emporter (que je déconseille fortement pour des raisons sanitaires !!!) et la livraison, avec ce que cela entraîne en termes de coûts.

L’équilibre bénéfice / risque sanitaire / problèmes d’ordre social / foutoir organisationnel / qualité de service peut vite être totalement en défaveur du bénéfice. Alors que faire ?

A cette question, la réponse est pour l’instant extrêmement floue.

Ce que je vous conseille, c’est d’imaginer les différents scénarios et choisir le moins pire.

Dans le cas d’une poursuite de l’activité, il faudrait essayer de minimiser le nombre d’employés choisis en dressant une liste de collaborateurs « sûrs » avec qui vous avez échangé et qui sont motivés pour vous suivre.

Plusieurs raisons peuvent les motiver, entres autres :

  • la fidélité à la marque employeur
  • votre charisme de manager pour les entraîner à relever ce genre de défi (beaucoup ayant « réclamé » à rester chez eux le regrettent par la suite car ils dépriment, et se mettent à admirer les autres)
  • une prime
  • la peur de ne pas retrouver un emploi post-faillite, post-crise, post-krach financier, post-invasion extraterrestre…

Gardez quand même quelques réservistes prévenus à l’avance, que vous pourrez « sortir » du chômage partiel, en cas de défection, et en respectant les périodes que vous avez définies dans la mise en place de l’activité partielle.

Sachez également que vous pouvez mettre des employés en chômage partiel, partiel ! En gros, à mi-temps au travail, et l’autre partie du temps en chômage partiel. Ca peut être une très bonne solution pour limiter la casse, et diversifier le risque.

Mais alors que faire si vos employés ne veulent pas venir ?

Par peur de tomber malade, et tout simplement par envie de profiter des aides ? A priori, ils devraient passer en congés payés ou sans solde, mais pas en chômage partiel, car le chômage partiel se fait à l’initiative de l’employeur, sur des critères objectifs, et destinés à un groupe d’employés.

Par ailleurs, un employé ne peut pas se mettre lui-même en chômage partiel, et à l’inverse, il ne peut pas refuser sa mise en chômage partiel. Enfin, un arrêt de travail prévaut sur le chômage partiel. Au terme de l’arrêt, le dispositif d’activité partielle prend le relais.

Mais là encore, cela dépendra de votre discours, de votre relation avec vos employés, de votre capacité à les rassurer et à les motiver, de leur moyen de transport, et du contexte en cours. Si par exemple le virus mute et tue tout le monde, évidemment, ça ne sera pas du tout le même contexte, et il sera compréhensible que des employés ne veuillent plus venir travailler !

 

Si vous avez décidé de continuer l’aventure : envoyer par mail et afficher les précautions d’hygiène

C’est une condition importante afin que vous puissiez continuer de travailler sans contaminer tout le monde d’une part, et pour que vous puissiez rassurer vos employés que vous avez décidé de garder au front et les empêcher d’invoquer le fait que les mesures préventives n’ont pas été prises.

Par exemple, dans le cas d’une entreprise de livraison de nourriture à domicile, voici les mesures officielles phares à placarder, à envoyer par mail, Whatsapp, Viber, SMS, MSN Messenger ou même ICQ, et à faire respecter. Mes remarques sont en italiques.

a) Instaurer la livraison sans contact :

  • Une zone de récupération des repas doit être aménagée par le restaurant, distincte de la cuisine, afin d’assurer la récupération du repas sans contact par le livreur.
  • Le livreur dépose son sac ouvert et le personnel du restaurant place le repas directement dans le sac ; Dans les faits la plupart des livreurs ne le font pas, surtout que certains n’ont pas de sacs mais des malles de livraison, dans ce cas je propose de poser le sac sur la table « intermédiaire » et reculer, puis autoriser le livreur à récupérer le sac. Dans mon cas, j’ai placé cette zone « tampon » directement à l’extérieur du restaurant devant la porte d’entrée de façon à bloquer l’entrée, et personne n’est autorisé à s’approcher ni à toucher la porte d’entrée. Evidemment, certains génies trouvent le moyen de se tromper, il faudra penser à désinfecter la poignée de la porte à chaque fois ainsi que la table extérieure autant que possible ;
  • Lors de la livraison du repas, le livreur prévient le client de son arrivée (en frappant ou en sonnant) ;
  • Le livreur part immédiatement ou s’écarte d’une distance de minimum 2 mètres de la porte, avant ouverture de la porte par le client. L’objectif est de ne pas se croiser.

b) Instaurer les gestes barrière :

  • Les gestes barrières doivent être rappelés tout le temps : se laver très régulièrement les mains, tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir, utiliser un mouchoir à usage unique et le jeter, saluer sans se serrer la main et sans embrassades.
  • Idéalement, disposer de masques (un par shift de 4 heures) et de charlotte pour les cuisiniers et préparateurs de commande.
  • Toute personne symptomatique (fièvre ou sensation de fièvre, toux, difficultés respiratoires) ne doit pas se rendre sur son lieu de travail ;
  • Les sacs contenant les repas doivent être correctement fermés (j’espère que vous avez prévu votre lot d’agrafes!) ;
  • Lors de l’attente devant un restaurant, les livreurs s’assurent du respect de la distance de sécurité d’1 mètre entre eux ; Évitez les cohues en rappelant aux livreurs d’attendre dehors à une certaine distance.
  • Une attention particulière doit être portée au nettoyage et à la désinfection de toutes les surfaces et ustensiles en contact avec la nourriture. Si vous le souhaitez je ferai bientôt un tutoriel complet sur le nettoyage et l’hygiène.

Voici la liste officielle des mesures à afficher :

https://www.economie.gouv.fr/coronavirus-guide-des-precautions-sanitaires-livraison-repas?xtor=ES-39-[BIP_COVID-19]-20200326-

 

Conclusion : accrochez-vous

C’est dans les périodes de crise qu’on reconnait les vaillants. Quelque soit votre décision, accrochez-vous, essayez de sauver ce qui peut être sauvé, limitez la casse, et dans le pire des cas, tentez de récupérer vos points sur tapis vert.

Les entrepreneurs, au même titre que les coursiers, les employés des commerces d’alimentation, le personnel médical, les agents publics… sont soit en première ligne en train de galérer. Il faudra donc s’accrocher, avoir la niaque, et savoir se relaxer aussi.

Pensez également à bien vous nourrir, à dormir, et à vous supplémenter si besoin. Retrouvez à ce titre mes deux posts sur la meilleure alimentation à avoir en cette période (et en général, en fait…), et quels compléments alimentaires et vitamines prendre pour se renforcer.

Bon courage à tous !

 

Sources

Plus d’infos ici :

 

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