Alors que l’on promettait au sémillant Mark Zuckerberg un avenir radieux, notamment grâce à l’entrée en bourse du plus célèbre des réseaux sociaux, il semblerait que les nuages s’amoncèlent au-dessus de sa tête et de la firme de Palo Alto. En effet, depuis l’introduction en bourse catastrophique, avec notamment une perte de valeur de l’action de près de 50% et les résultats qui sont relativement décevants, on ne voit pas bien comment Facebook pourrait se sortir de ce marasme, au moins à court terme…
La bourse n’aime définitivement pas Mark Zuckerberg !
Vous n’êtes pas sans savoir que Facebook a créé la sensation à la bourse de New-York en mai dernier lorsque Mark Zuckerberg a enfin décidé d’introduire une partie du capital de sa firme. Les spécialistes (les mêmes qui prétendaient que les « subprimes » étaient une invention merveilleuse et que Madoff était un génie…) prédisaient quasiment tous une demande extraordinaire et donc une envolée rapide du titre. La partie était tellement gagnée d’avance que le patron de Facebook, fort « judicieusement » conseillé par Morgan Stanley, la banque en charge de l’introduction, a pris la décision pour le moins osée de lancer la cotation à 38 dollars par action. Manque de chance, la demande a été beaucoup plus faible qu’attendue tant la firme de Palo Alto semblait surévaluée à ce prix… Le cours de l’action a très rapidement dévissé de près de 20% en quinze jours.
Pire encore, suite à l’annonce de chiffres pour le moins décevants, avec une croissance du chiffre d’affaire relativement faible au second semestre, l’action a enchaîné cinq jours consécutif de baisse, chutant à 20,04 dollars lors de la séance du 2 août. On est donc bien loin du cours d’introduction… Si comme certains journalistes vous vous demandez si cette Bérézina boursière risque de couler le plus célèbre réseau social de la planète, je tiens à vous rassurer, ça n’arrivera sans doute pas ! En effet, même si ce n’est pas vraiment très bon pour l’image de Facebook qui paraissait tout réussir, n’oubliez pas qu’il n’y a qu’une petite partie du capital qui a été introduit en bourse. Le reste est toujours bien au chaud dans les poches des fondateurs et de certains des premiers actionnaires qui n’ont pas eu la bonne idée de vendre leurs parts.
En somme, cette situation n’est difficile que pour ceux qui ont eu la mauvaise idée de se précipiter les yeux fermés sur le titre dès la première journée et pour Mark Zuckerberg ! En effet, rendez-vous compte que cette mauvaise passe de sa firme l’a fait sortir du très prestigieux classement des 10 premières fortunes de la high-tech américaine. Pire encore, sa fortune ne serait plus que de 10 milliards de dollars, autant dire une misère ! Quand je vous disais que la bourse ne l’aime plus…
Facebook perd 4 de ses hauts dirigeants
Comme les mauvaises nouvelles ne viennent pas seules, la presse spécialisée annonce mi-août que Facebook vient de perdre quatre de ses hauts dirigeants. Il s’agit d’Ethan Beard, directeur des partenariats, Kate Mitic, en charge du marketing, Jonathan Matus, qui dirigeait la publicité mobile et Ben Blumenfeld, en charge de la conception. Or, ces départs concordent avec la levée de l’interdiction de vendre des titres supplémentaires (le lock up). Potentiellement, ce sont donc pas moins de 1,9 milliard de nouvelles actions qui pourraient être cédées.
Des problèmes mais peu de solutions…
Loin de moi l’idée de vous laisser croire que j’ai une dent contre Facebook, ce n’est absolument pas le cas. Pourtant, il faut bien reconnaitre que la firme de Palo Alto accumule les déconvenues depuis quelques mois. Entre la surévaluation qui a entrainé la chute vertigineuse du titre et les révélations sur le nombre impressionnant de faux comptes, Facebook enchaine les mauvaises nouvelles. Ainsi, dans son premier rapport financier, le réseau social reconnait que parmi ses 955 millions d’utilisateurs, 83 millions n’existeraient pas. Outre le fait que cela entraine une bien mauvaise publicité, ces faux comptes font mécaniquement baisser le revenu moyen par utilisateur. Encore une bonne raison pour que les analystes et les annonceurs aient de sérieux doutes quand à la pérennité du réseau social et en particulier sa capacité à monétiser son trafic.
C’est sans doute pour cette raison qu’un nombre toujours croissant d’experts considère que le cours actuel reste surestimé. Ainsi, Trip Chowdhry de chez Global Equities Research affirme dans le quotidien Les Echos que « le niveau actuel de l’action signifie que la société peut se développer de 80% ou 90% d’une année sur l’autre, ce qui est impossible ». C’est sûr que dit comme cela… Franchement, on ne voit pas vraiment comment la situation pourrait s’améliorer à court terme pour Facebook. Et ce n’est pas l’éternel retour du « serpent de mer » qu’est le Facebook-phone qui devrait changer quoi que ce soit à la situation.
En conclusion, on peut dire que Facebook est depuis quelques mois dans une tourmente. On voit mal comment la firme pourrait en sortir, au moins à court terme. Il y a donc fort à parier que les prochains chiffres qui seront annoncés seront presque décisifs.