Le télétravail et la semaine de 4 jours vont-ils tuer le commerce de proximité dans les centres-villes ?

Puisque le digital est en train de tout emporter sur son passage, y compris le travail de bureau, et qu’il est maintenant possible de travailler en full remote, la question de la pertinence des commerces de proximité (restaurants, cafés, etc) situés dans les anciens quartiers de bureau se pose.

Dans les faits, le télétravail a poussé le salariat à la semaine de quatre jours, même si légalement, ça n’a pas encore été formalisé. En pratique, la fréquentation des commerces de proximité le vendredi a chuté de plus de 50%. Or, c’est le vendredi qui devrait (logiquement) être le jour le plus fréquenté au travail, et donc au restaurant du midi, puisque c’est la dernière journée de travail, l’occasion de trinquer avec les collègues et de sortir le soir.

Mais au lieu de cela, l’emploi du temps des individus habitant dans les grandes villes est en train d’être littéralement haché, donnant lieu à un redistribution de la fréquentation des commerces, soit en l’étalant (exemple de la personne qui ferait ses courses le mardi à 13h45), soit carrément en la polarisant (cf les restaurants – pour ceux qui sont encore en vie – pris d’assaut le mardi ou le jeudi).

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Sans parler des jours de pluie, des jours où on n’est pas motivé, des jours où il faut garder les enfants, des jours où le vélo est crevé… Sans parler non plus des transports souvent inopérants, de la stratégie de « vidage » des centre-villes par les pouvoirs publics avec des mesures comme le stationnement payant pour les deux-roues.

Bref, tout cela mis bout à bout a littéralement changé la vie des employés, et la généralisation du télétravail va peut-être bouleverser l’urbanisme en diluant la densité des déplacements et des habitations.

Le côté positif des choses, c’est que les employés se sentent moins stressés, ils sont plus satisfaits et déclarent être plus engagés dans leur travail. Ils ont une journée ou une demi-journée de repos supplémentaire (même si pas forcément chômée dans les faits), ils passent moins de temps dans les transports, et ils ont davantage de temps pour leur vie personnelle et pour leur famille.

En revanche, il y a quelques désavantages, parmi lesquelles une productivité de certains employés en baisse, une réactivité et une compétence des supports techniques très amoindrie que peuvent subir les clients des entreprises, une diminution de la communication entre collaborateurs et donc une diminution de l’efficacité de ces mêmes supports.

Toujours dans les inconvénients, on pourrait évoquer le lien humain entre collaborateurs qui se réduit à peau de chagrin, que ce soit pour l’efficacité de l’entreprise ou même du point de vue purement personnel pour les rencontres amicales ou amoureuses, sans parler de l’augmentation accrue de la sédentarité, de la solitude ainsi que la diminution de l’exposition à la lumière. Tout cela est en train de créer une génération d’employés qui ne se mettent que très rarement en mouvement, très rarement en connexion réelle avec d’autres personnes, et qui ressentent de moins en moins d’émotions interpersonnelles, avec tous les problèmes de santé que cela va entraîner en termes de longévité et de bonheur.

Et enfin, le dernier coup de massue concerne les commerces de proximité, dont la fréquentation a chuté, provoquant des faillites en cascade dans les grands centrevilles, et des valeurs locatives qui devraient probablement chuter d’ici quelques années, car le remboursement des dettes n’est pas le seul problème. Et puisqu’on parlait de rencontres, de connexion et de bonheur, ces mêmes commerces de proximité participaient justement à la vie des gens, et à la création de leurs émotions, tantôt positives, parfois négatives, mais qui sont finalement le propre de l’être humain.

Alors en attendant la création de pôles de travail modernes ou d’éco-villages décentralisés, incluant piscine, salle de sport, restauration, club de bridge, crèches et accrobranche, quel est l’avenir dans les centre-villes pour les restaurants, les cafés et les commerces en général qui ne sont pas situés dans une zone touristique mais qui sont situés dans les anciens pôles de travail et de rencontres ?

Nul ne sait, en attendant, voici quelques pistes de réflexion pour survivre le temps qu’il faudra avant que le marché ne finisse par s’auto-rectifier définitivement :

  • Faire des statistiques sur les jours de baisse de fréquentation et ajuster la main d’œuvre en fonction, voire calculer le bénéfice / coût de fermer certains jours ;
  • Améliorer les process et la productivité en simplifiant la carte et en s’aidant de machines (cuisine, bornes de commande, robot, innovations…) afin de soulager la pression les jours où tout le monde vient en même temps ;
  • Proposer des offres différenciantes les jours off, afin de commencer à recruter une clientèle différente (habitants, touristes…) ;
  • Réduire tous les coûts accessoires et les coûts cachés, en attendant de retrouver des couleurs ;
  • Commencer à se renseigner sur des installations dans des lieux décentralisés dont le dynamisme se maintient par rejet des centre-villes comme Paris (banlieues, centres commerciaux, pôles d’activités en périphérie, etc…) ;
  • On a tendance en temps de crise à tout tenter, trop diversifier son offre et brouiller le message auprès du consommateur, alors qu’il est possible comme stratégie de prendre le contrepied et d’améliorer l’expérience et la valeur perçue dans son domaine d’expertise, afin de convaincre le client de venir consommer chez vous (exemple typique avec le coffee shop), même si ce conseil va à l’encontre du 3è conseil qui recommandait de différencier son offre, mais c’est à chacun de trouver sa formule ;
  • Communiquer, communiquer, communiquer, puisqu’aujourd’hui, tout n’est (malheureusement) plus que réseaux sociaux et auto-promo…

Si vous avez d’autres idées ou si vous souhaitez rebondir, n’hésitez pas à laisser un commentaire 😉

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