Classement de Shanghai des universités 2012

En plus d’être un jour très important pour les catholiques, le 15 août est également depuis plusieurs années la date de la publication du fameux classement de Shanghai des universités mondiales. Ne rêvez pas, cette édition ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà, à savoir la domination sans partage des anglo-saxons dans ce domaine puisqu’ils raflent les 12 premières places. Notez évidemment que les Américains sont les grands gagnants en raflant 17 des vingt premières places et en trustant l’intégralité du podium. En fait, le classement de Shanghai c’est un peu comme les Jeux Olympiques, tout le monde participe, mais ce sont toujours les Américains qui gagnent et la France doit se contenter de la septième ou de la huitième place…
 

Un classement contesté !

Le classement 2012 de Shanghai. Voir l’intégralité du classement ici.

 
Ce qui m’amuse toujours avec les classements et particulièrement avec celui de Shanghai, c’est que ceux qui n’y sont pas ou mal représentés trouvent toujours le moyen de dire que ce palmarès ne vaut rien ! En l’occurrence, le problème de ce classement chinois résiderait, selon ses détracteurs, dans les critères retenus.
Il est vrai qu’il est principalement centré sur la recherche, notamment en sciences exactes, au détriment de la formation, de la prise en compte de la réussite des étudiants et des sciences humaines et sociales. Je rappelle pour mémoire que les 6 critères discutés sont :

  • le nombre de prix Nobel et médailles Fields (c’est à peu près l’équivalent d’un Nobel pour les mathématiques) parmi les anciens élèves
  • leur nombre parmi les chercheurs
  • le nombre de chercheurs cités dans les revues de haut niveau de 21 domaines, le nombre d’articles publiés dans « Nature » et « Science », ceux indexés dans Science Citation Index-Expanded et Social Science Citation Index
  • les précédents résultats pondérés par le nombre de chercheurs à temps plein du site.

Quand on voit que la plupart des prix Nobel sont raflés par des Américains ou, tout du moins par des chercheurs travaillants dans des universités américaines, on ne peut pas vraiment être étonné du résultat… Les Français seraient-ils, une fois de plus, de mauvais joueurs en le critiquant vertement ? Peut-être un peu, mais il est important de bien voir que ce classement handicape tout particulièrement le système français avec ses organismes de recherche. Il est donc à mon avis très important de relativiser le classement de Shanghai et je pense que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, a raison de rappeler qu’il ne peut en aucun cas « être un outil de pilotage de la politique en matière d’enseignement supérieur et de recherche ».
 

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Vers une solution européenne ?

En fait, je me rends compte tout à coup que je n’ai pas été très juste… En effet, à l’exception notable du Royaume-Uni, aucun pays européen n’arrive à tirer son épingle du jeu. Il se trouve que si la France ne joue pas les premiers rôles, elle n’est pas non plus ridicule… Ainsi, même s’il est vrai que notre pays ne place que 20 instituts d’enseignement supérieur dans le top 500, contre 37 pour l’Allemagne (et 150 pour les Etats-Unis…), il est bon de souligner que 3 écoles se trouvent dans le top 100.
Ce n’est pas la panacée, mais c’est plus que les autres pays européens sauf l’Allemagne (4 instituts dans le top 100) et le Royaume-Uni (9). Vous savez bien ce que l’on dit : « quand je me contemple, je me désole. Quand je me compare, je me console ! »
En tout cas, les pays européens se sont semble-t-il mis d’accord pour créer U-Multirank, le futur classement européen multicritère qui doit établir une cartographie du système européen d’enseignement supérieur et de recherche à l’aide de nombreux indicateurs. C’est sans doute une bonne nouvelle pour les universités quasiment absentes du classement de Shanghai comme la Sorbonne pour ne prendre qu’un exemple symbolique. Toutefois, cette cartographie est un travail de titan qui ne devrait pas aboutir avant 2013, soit 10 ans après la création du palmarès chinois.
 

En conclusion…

Je pense une fois de plus qu’il ne faut pas porter tant d’attention à ces classements qui ne peuvent en aucun cas être parfaits ! Attendons de voir si les européens feront mieux que Shanghai, mais je n’en suis pas certain…

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