L’alternance serait-elle en péril ?

Vous connaissez tous j’imagine l’alternance et l’apprentissage, deux systèmes qui permettent à des étudiants de bénéficier en plus de leur formation, d’une expérience professionnelle conséquente ce qui, par les temps qui courent est un atout qui ne peut être négligé. Pourtant, il semblerait que cette belle mécanique commence à avoir quelques ratés…

Le fort repli des contrats en alternance

Selon les derniers chiffres disponibles, les formations en alternance affichent un important recul puisque sur le premier semestre, le nombre de contrats a baissé de 6% par rapport à 2011, avec 106 446 contrats signés au mois de juin contre 113 313 l’an passé. Chose curieuse, les contrats d’apprentissage, ciblant les jeunes de moins de 26 ans sont les plus touchés avec une baisse de 6,3%, leur nombre passant de 99 699 au premier semestre 2011 à 93 356 aujourd’hui.
Vous allez sans doute me dire que, compte tenu de la crise que nous traversons depuis 5 ans maintenant, la situation n’est pas si inquiétante que cela… On est loin des chiffres catastrophiques de 2009, où les contrats d’apprentissage avaient chutés de 38% au premier semestre. Je dois d’ailleurs reconnaître que le précédent gouvernement a bien réagi en mettant en place des dispositifs qui ont permis de calmer l’hémorragie.
Pourtant, bien que la situation s’était nettement améliorée, nous ne sommes jamais revenu au niveau de 2008… Si la baisse qui vient de survenir est inquiétante, c’est parce qu’elle est relativement inattendue. En effet, même si les nouveaux remous de la crise ne favorisent pas la visibilité des entreprises, il était difficile d’imaginer un repli aussi important. D’autant plus que le dispositif « zéro charge apprenti », permettant à une entreprise de moins de 250 salariés d’embaucher un apprenti sans avoir à payer de charges, arrivait à son terme fin juin. On pouvait donc s’attendre à un surcroît d’embauches lors du dernier mois de son application, les entreprises voulant selon toute logique profiter d’un « effet d’aubaine » qui ne se reproduira peut-être pas de si tôt. Las, le mois de juin a été difficile avec un repli de 4,5% des contrats, ce qui est certes mieux que la baisse de plus de 27% survenue un mois plus tôt, mais qui n’est en aucun cas une bonne nouvelle. En effet, le fait que le chiffre soit négatif indique que malgré l’avantage économique que les entreprises pourraient avoir, peu d’entre elles ont prit le risque d’anticiper l’embauche d’un alternant. Cela montre au passage les limites de l’incitation pécuniaire à la création d’emploi car, si les entreprises n’ont aucune visibilité, elles ne prendront pas un nouveau salarié, même si vous lui donnez de l’argent pour cela. Comme le dit le fameux dicton : « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif »
 

L’alternance n’est pas la panacée…

C’est en tout cas ce que semble penser le nouveau gouvernement, s’opposant en cela également à la précédente majorité parlementaire. Pour le nouveau locataire l’Elysée, si la question de l’emploi des jeunes est fort heureusement une priorité, l’alternance ne serait que l’un des moyens de résoudre le problème et encore pas le principal comme semblait le croire son prédécesseur. Ce dernier avait, il est vrai, fait de l’apprentissage sa solution principale au chômage des moins de 26 ans, allant même jusqu’à abaisser l’âge minimum des apprentis à 14 ans. Avec, il est bon de le remarquer, des résultats pour le moins éblouissants !

Pourtant, même si à titre personnel je ne pense pas non plus que l’alternance ou l’apprentissage soient les seules voies pour amener la jeunesse de France à l’emploi, c’est tout de même un système intéressant qu’il ne faudrait pas jeter aux orties, tout cela pour se démarquer du gouvernement précédent. En effet, comme je vous le rappelais plus haut, cela permet à l’étudiant d’acquérir à la fois des connaissances théoriques et pratiques ce qui constitue un avantage indéniable par rapport aux autres jeunes qui sortent des bancs de l’université ou de tout autre institut d’enseignement.
Le nouveau ministre de la formation professionnelle va donc devoir prendre en compte les mauvais chiffres, même s’il affirme que « les chiffres du premier semestre sont en général assez peu signifiants », car vu les mauvais chiffres de mai et surtout ceux de juin, la rentrée risque d’être compliquée…
 

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En conclusion…

Même si l’alternance n’est pas la solution miracle, comme on peut le voir en consultant les chiffres du chômage des jeunes, c’est une piste qu’il ne faut pas négliger. On peut d’ailleurs être soulagé d’apprendre que le gouvernement travaille sur cette question, avec comme piste principale de travail, la simplification des démarches administratives qui constituent sans aucun doute un frein très important à l’accès des petites entreprises à l’alternance.

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