Qui parmi vous n’a jamais entendu parler des Junior-Entreprises ? C’est pourtant quelque chose qui existe depuis plus de 50 ans et il n’y en a pas moins de 160 en France… Pour vous permettre de parfaire votre culture, je vais tenter de vous présenter en détail ces associations étudiantes pas comme les autres, aidé en cela par Cyrille Reclus, le nouveau président de Sorbonne Junior Conseil, la Junior de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui a eu la gentillesse de répondre à quelques questions.
Des associations pas comme les autres !
Commençons par le commencement si vous le voulez bien… Les Junior-Entreprises sont de associations dites « loi 1901 » que l’on retrouve dans les différents établissements d’enseignement supérieur, que ce soit les écoles ou bien entendu les universités. Le but principal d’une Junior-Entreprise est de mettre en relation des entreprises avec certains étudiants en permettant à ces derniers d’effectuer des missions pour ces entreprises, ce qui leur permet d’acquérir une réelle expérience professionnelle.
Pour faire simple, il y a deux types d’étudiants qui font partie d’une junior-entreprise :
– les membres actifs, qui sont dans les différents pôles d’activités et qui sont chargés, chacun à leur poste de faire vivre et de développer l’association
– les chargés de projet, qui sont des étudiants inscrits dans l’association et qui peuvent être amenés le cas échéant à réaliser une étude.
En fait, parler des Junior-Entreprises ce n’est pas tout à fait juste, car il y a en fait trois groupes différents qui correspondent aux stades de développement de l’association. Ainsi, on retrouve :
– les Junior-créations, qui sont, comme leur nom l’indique, de toutes nouvelles associations qui ont moins de deux ans d’existence.
– les Pépinières Junior-Entreprises (c’est le cas de SJC), qui sont un peu plus développées mais qui ne sont pas encore suffisamment « mûres », d’où sans doute le terme de « pépinières ».
– les Junior-Entreprises, qui sont des associations ayant au moins 2 ans d’existences et qui ont fait la preuve de leur sérieux et de leur efficacité.
Notez que pour passer chacun de ces stades, les membres sont soumis à un audit particulièrement rigoureux appelé « passage de marque » et qu’une association n’a pas plus de 24 mois pour passer au cran supérieur.
Ce qui différencie une Junior-Entreprise d’une autre association étudiante, comme un BDE (Bureau Des Elèves pour ceux qui n’aimeraient pas les sigles…), c’est que vous apprenez beaucoup. Ainsi, Cyrille n’a pas peur de dire que son expérience au sein de Sorbonne Junior Conseil (SJC pour les intimes), d’abord en temps que trésorier et aujourd’hui en temps que président, l’a profondément changé.
« Je ne suis plus du tout le même par rapport à il y a un an », m’a-t-il confié, avant d’ajouter : « j’ai appris énormément et ça m’a permis de mettre directement en application les cours dispensés à la Sorbonne ». En effet, s’il y a bien un atout incontestable qu’ont les Junior-Entreprises par rapport aux autres associations, c’est qu’elle permettent à ses membres d’avoir de réelles responsabilités et de confronter leurs bases théoriques à la réalité des entreprises qui ont recours à leurs services. Elles permettent aussi aux étudiants de recevoir une rémunération quand ils effectuent une étude, outre l’expérience professionnelle que ce travail leur apporte.
Le reportage de Télé Matin sur France 2 traitant des Junior-Entreprises, avec notamment la participation de Sorbonne Junior Conseil
Il y a d’ailleurs des personnes, au sein des Junior-Entreprises et au sein de la CNJE (Confédération Nationale des Junior-Entreprises), l’organe qui gère et qui coordonne le mouvement, qui ont la lourde charge de veiller aux grains en vérifiant scrupuleusement que l’étudiant qui a effectué une étude a eu l’occasion d’apprendre quelque chose. Il ne s’agit pas par exemple de faire du « phoning » ou de la distribution de tracts publicitaire…
Une junior-entreprise, c’est du sérieux !
En plus de la CNJE qui se charge de faire un audit annuel de chaque association, les Junior-Entreprises ont toutes un pôle dit « audit » ou « qualité » qui vérifie scrupuleusement la moindre opération afin que tout soit en ordre et rentre dans les critères fixés par les instances du mouvement. Il y a donc peu de risques pour que les étudiants fassent n’importe quoi… Si toutefois cela arrivait, ils exposeraient leur association à de sévères remontrances qui vont de la rétrogradation à l’expulsion pure et simple du mouvement et donc à la dissolution. De plus, le trésorier et le président engagerait leur responsabilité devant les tribunaux. En effet, une association étudiante ne peut se faire appeler Junior-Entreprise que si elle est membre de la CNJE.
Autre chose qui prouve à chacun qu’une Junior-Entreprise est une chose sérieuse : les responsables de pôle changent tous les ans, de même que le bureau de direction. Ça n’a peut-être l’air de rien, mais dans les faits ça limite énormément les risques de dérives car la nouvelle équipe remarquerait tout de suite le pot aux roses… Enfin, il ne faut pas perdre de vue qu’une Junior-Entreprise est intégré à un institut d’enseignement et que les étudiants sont bien entourés et peuvent, le cas échéant, solliciter un professeur qui les aidera dans leur tâche.
En conclusion, j’espère vous avoir un peu mieux fait connaître le concept des Junior-Entreprises et, si jamais vous êtes étudiant, de vous avoir donné envie de partager cette aventure qui est tout sauf anodine. Je terminerai avec un dernier atout pour les Junior-Entreprises : ça vous fait une ligne sur votre CV. Et croyez-moi ou pas, les recruteurs aiment beaucoup, en général, quand ils tombent sur quelqu’un qui s’est investi dans une association et qui a en même temps acquis une expérience professionnelle très importante. Si ça ne vous donne pas envie de vous renseigner et vous inscrire dans une Junior-Entreprise, je ne sais plus quoi dire…
Très bon article, j’aime bien. Personnellement j’ai une longue carrière en Junior-Entreprise. Mais je n’aurais jamais pu en dire mieux que vous 🙂
Merci pour ton commentaire Rihab ! 😉