Les sondages, c’est comme les classements, vous en avez de toutes sortes et de temps en temps, il y en a un qui est intéressant. Ainsi, Randstad, le spécialiste des services en ressources humaines, a récemment effectué une étude dans 32 pays afin de savoir où les salariés étaient les plus heureux. Je ne vous surprendrais sans doute pas en vous disant que ce n’est pas en France…
Cartographier le bonheur au travail
Si on devait faire un palmarès des contrées dans lesquelles les salariés sont les plus heureux, il faudrait sans conteste attribuer la médaille d’or à la Norvège. En effet, 81% des norvégiens se disent satisfaits de leur emploi ce qui, il faut bien l’avouer est assez énorme.
La médaille d’argent reviendrait à un autre pays scandinave, puisque 79% des Danois (les habitants du Danemark, pas les gros chiens…) affirment être heureux au travail. Précisons toutefois que ces derniers ravissent la première place à leur voisin si l’on ne prend en compte que les employés extrêmement satisfaits, avec 35% contre 33% en Norvège.
Avec 78% de salariés satisfaits, la Suisse et l’Inde se partageraient la médaille de bronze. Une fois n’est pas coutume, la France serait reléguée bien loin avec seulement 65% de gens heureux d’aller travailler le matin. C’est bien loin de nos amis Américains (72%), Canadiens (76%), mais aussi de nos voisins, que ce soit les Belges (75%), les Allemands (76%) ou encore les britanniques (70%).
Même des pays connaissant des difficultés comme l’Italie et l’Espagne font mieux que nous avec 66% de salariés content de leur sort ! Vous me direz, quand vous avez un taux de chômage qui dépasse les 20%, comme c’est le cas pour les Espagnols, vous devez être bien content d’avoir un travail… C’est sans doute vrai, mais ce n’est pas le cas partout.
Un « effet crise » très net !
Si l’on vous demandait de citer un pays européen durement touché par la crise, je suis prêt à parier que la plupart d’entre vous penserait tout de suite à la Grèce. La situation est tellement critique à Athènes et dans le reste du pays que même les rares qui ont encore un emploi n’en sont pas très heureux. Ainsi, seuls 58% des salariés hellènes se disent satisfaits de leur situation et, chose encore plus inquiétante, ils sont 13% à ne pas s’en satisfaire du tout. Il faut dire qu’avec les différents plans d’austérité que l’Europe et le FMI imposent à nos amis Grecs, entrainant baisse des salaires et hausse des prix, il ne doit pas être facile d’y voir la vie en rose.
La situation s’est également dégradée dans les pays d’Europe de l’Est et notamment en Hongrie et en Slovaquie où les salariés sont respectivement 17% et 12% à n’être pas du tout satisfait de leur sort. Hors de l’Europe, on peut également voir les dommages causés par la crise. Ainsi, seuls 39% des salariés nippons sont heureux et ils sont surtout 28% à être malheureux au travail. Même si l’on est en droit de penser que cette situation de mal-être n’est pas nouvelle, tant le taux de suicide est important dans l’archipel, on doit tout de même noter que la crise l’aggrave encore un peu plus. La Chine, que beaucoup prennent en exemple pour parler de développement n’est pas à l’abri de ce phénomène, puisque près d’un salarié sur deux n’y est que peu ou pas heureux.
En conclusion, si cette étude ne présente pas beaucoup de surprises, elle a au moins le mérite de donner une cartographie précise du bonheur professionnel. Reste toutefois la question de savoir pourquoi les Français sont 35% à ne pas être heureux au travail… Si l’un d’entre vous à la réponse, sachez que je suis preneur !